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Bruissons

le livre

capture Bruissons.tiff

coédition JGC et Le Village

64 pages - 12 €

pour commander le livre

distribution Les presses du réel

ISBN 979-10-699-5684-1

Lors de récents projets, Jean-Guy Coulange a longé des fleuves et des mers ou arpenté des îles. Au cours de l’année 2020, il a été invité en résidence au Village, site d’expérimentation artistique de Bazouges-la-Pérouse (35). Une habitation, une expérience nouvelle ; avec micros, appareils photographiques et carnets.

 

Cela n’aura échappé à personne, l’année 2020 ne se déroule pas comme prévu. L’hiver n’en avait pas encore terminé que l’on sentit un frémissement. Pas un frémissement de printemps, les premiers bourgeons, les premières douceurs. Un frémissement venu d’ailleurs, d’un autre genre, d’une autre peur, d’un autre monde. Un virus qui s’immisce, terrorise, tue, qui bloque tout sur son passage. Confinement. Un no man’s time, une cinquième saison, sans raison, une non saison. Et puis, comme s’il avait joué des coudes pour se frayer un espoir de renaissance, arriva enfin le printemps.

 

Un village, des habitants, neuf personnages, des enfants, une forêt. Trois saisons : l’hiver, le confinement et le printemps.

Bruissons est le récit de ce voyage immobile légèrement perturbé.

Une exposition – des images, du sonore. Et un livre.

" Jean-Guy Coulange, écrivain, photographe et réalisateur d’essais radiophoniques, a publié chez Hippocampe éditions Je descends la rue de Siam(2016), La Traversée (du paysage)(2018) et Route Finistère Sud (2019). Il nous donne aujourd’hui Bruissons, réalisé au cours de l’année 2020 à l’occasion d’une résidence de création et publié en collaboration avec le site d’expérimentation artistique Le Village, à Bazouges-la-Pérouse, en Ille-et-Vilaine.

Bruissons comprend trois parties dont la première se nomme « L’hiver ». Il y est question de forêts de chênes et de hêtres, proches de Combourg où se trouve le collège Chateaubriand dont les élèves de la classe de sixième E sont de la partie : Alane, Cassandra, Pierrick, Lou-Ann et les autres. Dans ces forêts où le futur auteur des Mémoires d’outre-tombe aimait à s’égarer en compagnie de sa sylphide, Jean-Guy Coulange photographie les branches, le feuillage et enregistre le bruissement des feuilles. « A présent, Bazouges est dans ma tête, ce nouvel atelier, ma forêt, mes personnages. »Chaque jour il écrit, capte des sons, peint des aquarelles. Il subit également l’épreuve de la pluie et du vent. Et puis, à la radio on parle de plus en plus d’un virus venu de Chine qui provoque la mort. L’épidémie gagne l’Italie. « Tout s’arrête. Mon voyage s’arrête en plein vol. »

La deuxième partie est celle du « Confinement ». Retour à Paris mais sans défaire les valises. Prêt à repartir. « D’emblée je n’aime pas comment on nous parle ».Distanciation sociale ! Rien à voir avec le principe développé par Diderot dans Le paradoxe du comédien, puis systématisé par Brecht. La mort rode dans la ville. Jean-Guy Coulange « dérushe » les prises de son des enfants du village. Les voix le téléportent vers la forêt. « Je décompte les jours de ma quarantaine comme un taulard, plus que trois et je serai dans le train pour Saint-Malo. »

La dernière partie est « Le printemps ». La non-saison est terminée. Retour à Bazouges-la-Pérouse, la valise lourde de « cinquante-cinq jours de frustration et de colère ». Désormais le carnet-catalogue est presque prêt. Il parle des forêts mais aussi des gens, de la langue gallo et de la renaissance de la nature.« Ça frissonne, ça bruissonne. Trois saisons pour le prix de deux. » Un grand chêne n’a pas résisté aux intempéries de l’hiver. Ses branches sont comme des bras cherchant à s’accrocher au ciel. Jean-Guy Coulange a l’impression de photographier un cadavre. La chouette hulotte pousse son cri dans le lointain, confinée dans le trou de son arbre. « Raconter c’est se débarrasser du bois mort et des racines coupées. Les mots sont le compost de l’écriture, ce sont des sons. C’est le son qui crée le récit. »

Jean-Guy Coulange ne reverra plus les enfants du collège Chateaubriand, sécurité oblige. Mais une exposition de photographies et de cent aquarelles réalisées à Bazouges-la-Pérouse, ainsi qu’un film et une création sonore, sont visibles et audibles à la galerie Laizé, du 18 octobre au 13 décembre 2020. « Ferzillement (frémissement), souri-chaode (chauve-souris), sairaije (confinement)… »"

Jean-Claude Hauc

Les Lettres françaises / Janvier 2021

" Jean-Guy Coulange enregistre les sons à pas de velours, son œuvre ne fait pas de bruit mais construit imperturbablement des réseaux de significations, cherchant la densité de présence à partir d’un territoire géographique circonscrit (les fleuves Somme et Rance, l’île de Groix, le Finistère Sud), plutôt que la dispersion dans l’agitation ou l’inquiétude stérilisante."

Fabien Ribéry

L'Intervalle / 11 octobre 2020

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