jean-guy coulange
sonore écriture image
... les ruisseaux et les fleuves sonorisent
avec une étrange fidélité les paysages muets,
que les eaux bruissantes apprennent
aux oiseaux et aux hommes à chanter...
Gaston Bachelard, L’Eau et les Rêves
durée : 54'
un essai radiophonique écrit, enregistré et réalisé par Jean-Guy Coulange
production David Collin pour le Labo, RTS Espace 2
assistante Jeanne Cousseau
mixage final Patrick Lenoir
première diffusion 15 janvier 2017
avec les voix de Daniel Derly, Cécile Grévin, géographe, André Guerville, Maxim Marzi, guide en baie de Somme, Corinne Vasseur et Alexander Hiley, animateurs au Parc du Marcantère, Philippe Carruette, responsable pédagogique au Parc du Marquenterre
un grand merci à Cécile Grévin pour son aide précieuse à la préparation du projet
extraits lus :
La main coupée de Blaise Cendrars
La semaine sainte de Louis Aragon
Chemin d’eau de Vincent Guillier
J'ai descendu le fleuve Somme, traversé l'histoire, celle des marais obscurs de la grande guerre, celle de l'activité des hommes qui ont façonné le paysage. A travers les méandres du fleuve, le récit de l'eau m'a conduit vers les grands espaces et les lumières de la baie, où, écouteur attentif, j'ai fait la part belle aux oiseaux.
JGC
Fleuve Somme
La traversée du paysage (1)
Prélude
Le paysage, c’est se perdre, se projeter. Se perdre au point d’aller dans une autre réflexion, un autre imaginaire. La paysage va nous amener ailleurs, au delà du paysage en lui-même. Il nous emmène vers des souvenirs. Il nous emmène vers une partie de nous-mêmes. Mais pas tout de suite. Il faut se laisser porter par lui. Alors il nous emmène. On va finir par chercher quelque chose de soi parce que le paysage nous renvoie à nous-mêmes.
Quelle place avons-nous dans le paysage et au delà ? C’est une porte d’entrée. Vers quel monde je peux projeter mon enfance, mes souvenirs. Il y a une part de souvenir et une part d’avenir.
Le fleuve est une traversée. De la source à la mer, il nous entraine. Il traverse des lieux, des territoires. Habiter le fleuve, c’est vivre le fleuve. C’est le vivre mais sans se l’approprier.
Après le paysage, il y a toujours un après. Il y a toujours quelque chose derrière même si cela fait partie de l’imaginaire. C’est le regard qui finit par s’effacer, effacer le paysage et créer le paysage qui est derrière.
Texte à partir d'un entretien avec Cécile Grévin, géographe
(son et réalisation : JGC)
paru dans
Télérama
semaine du 26 avril 2017
(la photographie est un peu "cliché" à mon goût mais elle n'est pas de moi ;
ereur ? excés de zèle de l'iconographe ?)