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Le cahier sonore est comme un carnet de notes, souvent de voyage, où chaque page est un son, c’est-à-dire un plan ou une scène sonore. Pour le composer, comme avec un classeur, on enlève les mauvaises pages et on réassemble le tout, sans commentaires ni transitions. La prise de son est souvent instinctive et insouciante. L’enregistreur est léger, facile à sortir du sac. Le son est ce qu’il est.

Turquie

cahier sonore

juin 2014

 

 

de retour de Turquie j’ai eu envie de ce petit cahier sonore

ça n’est pas un documentaire

c’est le carnet d’un ignorant qui flâne dans un pays

sans chercher quoique ce soit de particulier, et surtout sans essayer de montrer qu’il recherche quelque chose de particulier

alors, de temps en temps, j’ai ouvert mon enregistreur de poche comme on ouvre son carnet, un truc assez discret, et j’ai enregistré,

un peu comme ça venait

une fanfare d’abord dans les rues d’Istanbul

le chant du muezzin à la gare maritime d’Eminönü,

carrefour de plusieurs mosquées, chant multiphonique recraché par d’improbables haut-parleurs du haut des minarets

les vibrations des moteurs sur le Bosphore

le chant des oiseaux et des crapauds sur le Lac d’Egirdir

les métiers à tisser la soie et le coton

un percussionniste de la rue Galip Dede

le muezzin de Kas mixé naturellement

avec un bateau de pêche à 4 heures du matin

et pour terminer, une dernière image sonore, le son est encore un peu plus pourri car je n’avais qu’un téléphone sur moi, nous sommes à la gare maritime d’Eminönü à Istanbul, et ce sont trois musiciens aveugles

un peu plus tard dans l’après-midi, je fais écouter cet enregistrement à un vendeur de disques un peu chic du quartier Galata qui me déclare avec mépris et dégout qu’il ne s’agit là que d’une vulgaire musique de taverne

Turquie - cahier sonore
00:00

(enregistrement Sony PCM D50 & iPhone)

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