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Sillon

le livre

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Le narrateur est dans son petit appartement, face à la mer à Saint-Malo. Sur Le Sillon.

Il désirait cela depuis longtemps : être ici, face à la mer et se lever tôt.

C’est ce qu’il va raconter. Il est six heures du matin.

Il écoute. Il regarde. Est-il enfermé ? Confiné ?

Derrière la fenêtre, la lumière, les strates, le lointain.

Et il y a les personnages-silhouettes. Le narrateur les observe. Peu à peu ils entrent dans la pièce, la pièce de l’appartement et la pièce d'écriture, comme les promeneurs, les joggers, les surfeurs, comme le sable et les rochers.

coédition JGC et Le Village

68 pages - 15 € - mai 2022

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distribution Les presses du réel

ISBN 978-2-958160-0-6

"Une fenêtre sur la mer.

Fasciné par les surfaces aquatiques, Jean-Guy Coulange fait de ses photos et de son texte les miroirs des eaux de la mer qui caressent les berges. C’est pourquoi dans ce livre ce miroir se creuse par effet de sillons jusqu’à devenir “Le Sillon”. Cet ouvrage en est un des trois espaces d’écriture puisqu’il s’accompagne d’une création radiophonique et d’une exposition.

 

Les photographies créent une picturalité par tout ce que le créateur agite et ajoute par divers types de retouches numériques,couches de couleurs, surlignages. Tout cela est repris de manière plus abstraite dans les aquarelles. Quant au texte il devient le prélude puis l’approfondissement d’une telle approche.

Sur la digue de Saint Malo se dévoile — au fil du temps — le passages autant de diverses intempéries que des flâneurs d’unetelle rive.

 

Jean-Guy Coulange devient “le gardien de phares de ces flots” de mer qui renvoient à des paysages intérieurs voire discrète-ment intimistes. Ces ensembles créent en le choix des prises et leurs colorations “une arène, un lieu de perdition” et bien d’autres choses encore.

Par de telles promenades et médiations se développe un chant fantasmagorique d’espaces et de présences humaines qui deviennent des textures. Elles ramènent à ce qui est cher à l’auteur : la musique — entre autres celle du “Lontano” de Ligeti que les strates du poète et artiste rappellent.

 

Textes et images se répondent et serpentent en ce qui ressemble autant à la réalité qu’à un songe. Les méandres créés par la nature épousent ceux des êtres mais aussi de la pensée là où l’espace est parcouru de promeneurs concentrés sur leurs activités nonchalantes.

Si bien que les personnages de Giacometti ne sont jamais loin.

 

La marée semble ici basse. Tout ruisselle en sillons de matières et de couleurs dans des plans généraux et parfois plus rapprochés. La poésie joue à plein dans des changements d’optique ou de couleurs. Le jour se lève ou décroît. Les formes apparaissent, disparaissent.

Bref, le paysage ne cesse de changer en des lignes d’eau séparées par des bancs de sable sous un ciel vert ou nocturne.

Texte et images fascinent : les sensations émises par un tel livre jouent sur le clavier des sens."

 

Jean-Paul Gavard-Perret, Le Littéraire - avril 2022

" Scrutées par Jean-Guy Coulange, happées soir et matin d’une fenêtre en premier plan de mer, la plage du Sillon de Saint-Malo et sa digue battue par les lames, se déploie ici un chef-d’œuvre d’art total décomposé où s’ensuivent poème (mais centré sur son sujet visuel, écartées toutes radiances sonores, aux passages à la ligne près écrit comme décrit et analyse Matisse), photographies en noir, en couleur, aquarelles, un commentaire décalé du poéticien de cinéma qu’est Jacques Sicard, et l’évocation de l’émission radiophonique des vents captés comme objet d’exposition. Soit un mixage immobile.

 

Par un cinéaste de l’arrêt sur images, le secret des salles obscures décomposé à jour d’océan.

 

« Soir. / La digue s’est épaissie d’une strate gris noir / sous laquelle pleuvent des traînées plus claires, comme floues, /percées par le rasant du soleil tel un projecteur de théâtre. »À contre-jour de crépuscule lumineux imprégné d’une longue attente, en noir & blanc déferle, flocule la mer. Les silhouettes noires des joggeurs, promeneurs, se détachent sur l’estran jonché de débris de roche comme de précieux détritus triturés par la vague. Séquences de photogrammes.

 

Les photographies en couleur étagent strate sur strate d’un bleu vert vespéral, entre canard et calanque ; de derniers feux creusent leur sillon ; le couchant diffuse une onde de lune, poignante du silence d’une mer coupée de sa houle. La couleur rapportée à sa vibration.

 

Elle infuse couche sur couche dans les aquarelles, par bribes aimantées improbables, plus vraies que l’ivraie ; le gris canard flotte en turquoise ajouré ; une idée de la mer transparaît dans la palette du spectre. « Les couches successives ont laissé / une  densité de matière et il est clairement apparu non plus une épaisseur / mais une profondeur, exactement comme une profondeur de champ, physique et acoustique : / une polyphonie /[...] lumineuse. » Dans un cahier de nuances sérielles, le nuancier infime d’un for extérieur, Jean-Guy Coulange accomplit un travail complémentaire de photographe et de peintre, à même étiage.

 

D’autres jeunes ou moins jeunes poètes contemporains (Lionel Fondeville, Armand Dupuy, Hervé Brunaux), tirant leur épingle de je de la foire de poigne médiatique de crans sur écrans, ont développé de proches prémisses d’artiste sériel à toutes mains.Livre ou livret, peu m’ont nourri d’une telle qualité de silence,matériel de tous ses éclats."

Christophe Stolowicki, libr-critique - avril 2022

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